dimanche 28 septembre 2014

La fille du Roi et la Grenouille (partie 1)

Ce blog est endormi depuis bien longtemps (pas cent ans, certes, mais deux, ce qui est déjà pas mal). A la suite des contes de Peau d'Ane et de la Princesse au petit pois, j'avais pourtant promis que je posterais les deux autres contes que j'ai écris. Voici donc la première partie de l'histoire de la Fille du roi et la grenouille, inspirée du conte des frères Grimm. Pour le visuel, je n'ai pu résister au plaisir d'utiliser une image de Garulfo, excellente BD d'Alain Ayroles (scénario) et de Bruno Maïorana (dessins)

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Il était une fois, un fier et noble Roi
Qui élevait des filles d’une grande beauté
Mais lorsque la plus jeune montrait son frais minois
Le soleil lui-même semblait pâle à côté

Un jour qu’il faisait chaud, la belle enfant partit
Tout prêt d’une fontaine, au cœur de la forêt
A l’ombre d’un tilleul centenaire elle s’assit
Et pour se rafraîchir, elle se trempa les pieds

De peur de s’ennuyer, elle prit sa balle d’or
Se mit à la lancer, puis à la rattraper
Mais quand elle le loupa, l'objet roula au bord
De la source profonde pour sitôt y sombrer

La tendre jeune fille, pleura de désespoir
Alors qu’elle gémissait, elle entendit crier
"Racontez-moi, Princesse, cette terrible histoire
Qui fait rougir vos yeux et couler votre nez"

La Princesse, surprise, regarda autour d’elle
Et vit une grenouille à l’aspect repoussant
"Ma balle a disparu, expliqua la donzelle
Comment la retrouver ? Le bassin est si grand"

"Que me donneras-tu, si je te rends ton bien ?"
Demanda l’animal. "Tout ce que tu voudras
Mes perles, mes diamants, ma couronne d’or fin"
Mais toutes ces richesses, la bête les refusa

"Prends-moi comme compagne, accepte de m’aimer
Permets-moi de manger à la table du Roi
Et aussi de dormir sur ton doux oreiller
Je trouverai ta balle si tu promets cela"

La Princesse jura une main sur le cœur,
Le batracien plongea et au bout d’un moment
La jouvencelle poussa un soupir de bonheur
Quand son ballon roula à ses pieds lentement

La belle se pencha, ramassa le jouet
Puis s’enfuit en courant, oubliant sa promesse
La grenouille appela aussi fort qu’elle pouvait
Mais jamais elle ne pu rattraper la Princesse

Le soir du lendemain, à l’heure du dîner
Alors que l’assistance se restaurait gaiement
Elle entendit des "plouf, plouf" monter l’escalier
On frappa à la porte avec acharnement

"Jeune fille du Roi, ouvre-moi je t’en prie"
A ces mots l’ingénue se leva de sa place
Pour voir qui l’implorait avec tant d’énergie
Quand elle vit la grenouille, son sang devint de glace

Elle claqua le battant et retourna s’asseoir
Frissonnante de peur, tremblante de dégoût
Son père le remarquant désira donc savoir
Si un géant venait pour lui tordre le cou

"Ho non, mon cher papa, lui répondit l’enfant
Ce n’est qu’une grenouille qui m’a porté secours
Mais pour qu’elle s’exécute, je dus prêter serment
Qu’elle deviendrait alors mon amie pour toujours"

(à suivre...)

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