mercredi 28 octobre 2015

Inspiration perdue


Cela fait tellement longtemps que je n'ai rien écrit que je crois que je ne sais plus comment on fait...

La page blanche

Assise devant ma page blanche
Longtemps je scrute le papier
J'attends que mon esprit s'épanche
Et souille enfin sa pureté
Mais mon cerveau est engourdi
Mon ventre rongé par l'angoisse
La feuille me nargue de son mépris
Et sa virginité me glace

Mais les muses
S'amusent
Et me refusent
Leur attention

Les mots se bousculent dans ma tête
Ils volent à un rythme effréné
Pourtant je voudrais qu'il s'arrêtent
Qu'ils me laissent les capturer
Comme des papillons volages
Je les dompteraient en douceur
Et les fixerai sur la page
Dans une harmonie de couleurs

Mais les muses
S'amusent
Et me refusent
Leur attention

Je ne sais pas comment ça vient
Les brumes engourdissant mon âme
D'un coup se dissipent et soudain
Je sens en moi monter la flamme
Qui guide mon inspiration
Je goûte enfin à la jouissance
De libérer mes émotions
L'écriture est ma délivrance

Des mots je me suis rassasiée
Un moment je suis apaisée
Mais derrière le feuillet noirci
De nouveau la blancheur jaillit

Et les muses
S'amusent
Et me refusent
Leur attention

Photo : Text Message Sculpture 03 ©2010-2015 meltedsquirrel    

dimanche 25 octobre 2015

Instant nostalgie


Dans la série des vieilleries à dépoussiérer...

Les photos dans le grenier

J'ai retrouvé dans le grenier
Au fond d'une armoire empilés
Quelques vieux cartons à chapeaux
Qui renfermaient plein de photos
Des souvenirs de mon enfance
Quand je venais pour les vacances

Le papier a jauni
Et moi, j'ai grandi
Mais tous ces instants de bonheur
Resteront gravés dans mon cœur

Dans ma mémoire sont revenus
Tous ces moments que j'ai vécu
Les heures passées dans le jardin
Les virées sur le banc d'Arguin
Les glaces achetées à la plage
Et les bonbons quand j'étais sage

Le papier a jauni
Et moi, j'ai grandi
Mais tous ces instants de bonheur
Resteront gravés dans mon cœur

J'ai pensé à mes grands-parents
Avec qui je jouais si souvent
J'aimais qu'ils racontent des histoires
Celle du corbeau et du renard
Je leur parlais avec franchise
Ils me pardonnaient mes bêtises

Le papier a jauni
Et moi, j'ai grandi
Mais tous ces instants de bonheur
Resteront gravés dans mon cœur

A la fin de l'après-midi
J'ai re-rangé bien à l'abris
Le plus précieux de mes trésors
Si j'ai besoin de réconfort
Si le malheur vient à frapper
Je monterai dans le grenier

Le papier a jauni
Et moi, j'ai grandi
Mais tous ces instants de bonheur
Resteront gravés dans mon cœur 

Photo : The attic ©2014-2015 SRKminiature

lundi 27 avril 2015

Sommeil d'enfants


Un poème ancien sorti du tiroir...

Sommeil d'enfants

Je suis entrée dans votre chambre
A pas de loup, sans faire de bruit
Pour vérifier que mes deux anges
Sagement s'étaient endormis

Longtemps je vous ai regardés
Souriant dans votre sommeil
Ma princesse aux cheveux bouclés
Près de mon petit roi soleil

J’aimerais tant vous câliner
Vous serrer très fort contre moi
Mais j’ai peur de vous réveiller
Et sans bouger, je reste là

Quel bonheur de vous voir rêver...

Tableau : Les enfants endormis - Evariste Carpentier (1845-1922)

mardi 14 octobre 2014

Petit goût de week-end

(on peut rêver, hein)
Dimanche matin

J'ai quitté le pays des songes
Aidée par le chant des oiseaux
J'aime ces réveils qui se prolongent
Blottie dans mes draps bien au chaud

Lorsque j'ai ouvert les paupières
Mes yeux ont plongé dans les tiens
J'aime me chauffer à leur lumière
Près de toi je me sens si bien

Bonheur du dimanche matin
Moments douceur et câlins

J'entends dans la chambre à côté
Les voix et les rires des enfants
J'aime savoir qu'ils sont réveillés
Tranquillement je les attends

La porte s'ouvre je leur souris
C'est le soleil qui vient d'entrer
J'aime qu'ils se jettent sur notre lit
Et nous recouvrent de baisers

Bonheur du dimanche matin
Moments douceur et câlins

Nous nous racontons des histoires
De fées et de lutins joyeux
J'aime partager leurs victoires
Sur les dragons cracheurs de feu

La matinée touche à sa fin
Il faut fermer la parenthèse
Et retrouver le quotidien
Les obligations qui nous pèsent

Moments douceur et câlins
Rendez-vous dimanche prochain

mardi 30 septembre 2014

La fille du Roi et la Grenouille (partie 2)

La princesse a promis à la grenouille une amitié durable en échange de sa balle en or tombée dans la fontaine. Mais lorsque l'animal lui rend l'objet, la coquine s'enfuit, oubliant sa promesse. La bestiole la suit au château et, pendant le banquet du soir, frappe à la porte pour demander à la jeune fille d'honorer son serment.

(Garulfo a une option pour la fin... avouez qu'elle ne manque pas de piquant)

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Une seconde fois, le battement reprit
Et la voix de la bête se fit plus insistante
"Jeune fille du Roi, ouvre-moi je t’en prie
Tiens ton engagement et ne sois point méchante"

L’auguste souverain, connu pour sa bonté
Regarda la Princesse et dit en souriant
"Quand tu conclus un pacte, tu dois le respecter
Laisse entrer ta grenouille, conduis-toi gentiment"

L’immonde créature pénétra dans la pièce
Puis sautilla jusqu’à la noble demoiselle
"Restaurons-nous ensemble, s’il-vous-plait votre Altesse"
Et elle bondit au bord du plat d’or de la belle

La grenouille mangea d’un féroce appétit
Quand l’enfant écœurée manquait de s’étrangler
A la fin du repas, la barboteuse dit
"Me voici rassasiée, allons donc nous coucher"

Alors la jeune fille éclata en sanglots
Comment parviendrait-elle à partager son lit
Quand elle avait si peur de caresser la peau
Granuleuse et glacée de sa nouvelle amie ?

Excédé, le monarque rabroua la Princesse
"Ne méprise donc pas celle qui t’a aidée
Lorsque tu éprouvais une grande tristesse"
L’enfant gagna sa chambre et cessa de pleurer

Une fois dans son domaine, elle posa l’animal
Dans le coin le plus sombre et le plus éloigné
De son grand baldaquin aux draps de soie bleue pâle
Enfin débarrassée, elle partit s’allonger

"Garde-moi près de toi où j’en parle à ton père"
Menaça la grenouille. La Princesse craqua
Elle empoigna la bête et la jeta à terre
En hurlant son courroux : "Ainsi tu dormiras !"

Mais lorsque la grenouille effleura le tapis
Il ne s’agissait plus d’un immonde animal
Un Prince se tenait debout aux pieds du lit
Ses yeux étaient rieurs, son sourire amical

La Princesse accepta d’obéir à son père
Et d’aimer pour toujours l’infortuné garçon
Qui avoua, ému, qu’une méchante sorcière
L’avait changé en bête sans aucune raison

Le lendemain des noces, le tout jeune marié
Devaient mener sa belle dans son nouveau palais
Et au petit matin chacun vit arriver
Une voiture attelée de huit chevaux de jais

Le Prince découvrit Henri, son serviteur
Installé à l’arrière de la calèche d’or
Le fidèle valet apprenant son bonheur
Souhaitait mener son maître et sa femme à bon port

Lorsqu’Henri avait vu son Prince transformé
Son cœur s’était rempli d’une tristesse sincère
Et de peur qu’il finisse bientôt par éclater
Il banda sa poitrine de trois cercles de fer

Le valet installa les jeunes souverains
Bien confortablement dans le riche carrosse
Puis il reprit sa place à l’arrière de l’engin
Et ils partirent enfin pour leur voyage de noces

Au bout de quelques temps, on entendit craquer
Le Prince s’inquiéta craignant qu’une roue ne casse
Henri le rassura "La peine m’a quittée
Et mon cœur se libère de l’étau qui l’enlace"

Le puissant craquement survint deux fois encore
Alarmant le monarque, mais ce n’était qu’Henri
Heureux que son seigneur soit libéré du sort

Et dont les fers épais se brisaient à grands bruits

FIN

dimanche 28 septembre 2014

La fille du Roi et la Grenouille (partie 1)

Ce blog est endormi depuis bien longtemps (pas cent ans, certes, mais deux, ce qui est déjà pas mal). A la suite des contes de Peau d'Ane et de la Princesse au petit pois, j'avais pourtant promis que je posterais les deux autres contes que j'ai écris. Voici donc la première partie de l'histoire de la Fille du roi et la grenouille, inspirée du conte des frères Grimm. Pour le visuel, je n'ai pu résister au plaisir d'utiliser une image de Garulfo, excellente BD d'Alain Ayroles (scénario) et de Bruno Maïorana (dessins)

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Il était une fois, un fier et noble Roi
Qui élevait des filles d’une grande beauté
Mais lorsque la plus jeune montrait son frais minois
Le soleil lui-même semblait pâle à côté

Un jour qu’il faisait chaud, la belle enfant partit
Tout prêt d’une fontaine, au cœur de la forêt
A l’ombre d’un tilleul centenaire elle s’assit
Et pour se rafraîchir, elle se trempa les pieds

De peur de s’ennuyer, elle prit sa balle d’or
Se mit à la lancer, puis à la rattraper
Mais quand elle le loupa, l'objet roula au bord
De la source profonde pour sitôt y sombrer

La tendre jeune fille, pleura de désespoir
Alors qu’elle gémissait, elle entendit crier
"Racontez-moi, Princesse, cette terrible histoire
Qui fait rougir vos yeux et couler votre nez"

La Princesse, surprise, regarda autour d’elle
Et vit une grenouille à l’aspect repoussant
"Ma balle a disparu, expliqua la donzelle
Comment la retrouver ? Le bassin est si grand"

"Que me donneras-tu, si je te rends ton bien ?"
Demanda l’animal. "Tout ce que tu voudras
Mes perles, mes diamants, ma couronne d’or fin"
Mais toutes ces richesses, la bête les refusa

"Prends-moi comme compagne, accepte de m’aimer
Permets-moi de manger à la table du Roi
Et aussi de dormir sur ton doux oreiller
Je trouverai ta balle si tu promets cela"

La Princesse jura une main sur le cœur,
Le batracien plongea et au bout d’un moment
La jouvencelle poussa un soupir de bonheur
Quand son ballon roula à ses pieds lentement

La belle se pencha, ramassa le jouet
Puis s’enfuit en courant, oubliant sa promesse
La grenouille appela aussi fort qu’elle pouvait
Mais jamais elle ne pu rattraper la Princesse

Le soir du lendemain, à l’heure du dîner
Alors que l’assistance se restaurait gaiement
Elle entendit des "plouf, plouf" monter l’escalier
On frappa à la porte avec acharnement

"Jeune fille du Roi, ouvre-moi je t’en prie"
A ces mots l’ingénue se leva de sa place
Pour voir qui l’implorait avec tant d’énergie
Quand elle vit la grenouille, son sang devint de glace

Elle claqua le battant et retourna s’asseoir
Frissonnante de peur, tremblante de dégoût
Son père le remarquant désira donc savoir
Si un géant venait pour lui tordre le cou

"Ho non, mon cher papa, lui répondit l’enfant
Ce n’est qu’une grenouille qui m’a porté secours
Mais pour qu’elle s’exécute, je dus prêter serment
Qu’elle deviendrait alors mon amie pour toujours"

(à suivre...)

dimanche 20 mai 2012

A mon Amour



Je rêve

Je rêve de tes yeux
Brûlant de mille feux
D'un amour merveilleux
                        Pour moi

Je rêve de ta bouche
De ton rire qui me touche
De tes mots qui font mouche
                        Parfois

Je rêve de tes mains
Qui caressent si bien
Et apaisent ma faim
                        De toi

Je rêve de nos cœurs
Battant à cent à l'heure
Éclatant de bonheur,
                        De joie

Je me suis réveillée
Et me suis retournée
Tu dormais à côté
                        De moi

Photo trouvée ici