dimanche 3 août 2008

Partie de pêche !

Il y a quelques jours, les titis, mes parents et moi sommes partis en bateau sur le lac de Cazaux (qui, me l'a appris mon père, est en réalité un étang) et nous avons pêché. Ca m'a rappelé plein de souvenirs...

Quand j'avais une douzaine d'années, je vivais à N'Djaména (capitale du Tchad), dans un lotissement près du fleuve Chari. Régulièrement, après la sieste que je ne faisais pas, j'accompagnais mon père à la pêche. Nous prenions notre matériel et descendions près de l'eau, moi sur le ponton de bois et mon père, tout au bout d'une vieille barge complètement rouillée.

Le boucher, un ami de longue date, donnait de temps en temps à mon paternel ,un coeur de boeuf (zébu serait plus précis) qu'il mettait au congélateur, en prévision de nos aventures fleuviales. Avant de partir, il en coupait quelques dés qui nous servaient d'appâts. Ca me permettait de les accorcher à l'hameçon sans grimacer, ce qui n'aurait pas été le cas avec des asticots !

Nous passions donc des après-midis au bord du Chari, dans le calme et la tranquillité. L'avantage, moi qui suis une bavarde invétérée, c'est que le le bruit de mon babillage ne nous a jamais empêché de férer le poisson. Nous parlions donc de tout et de rien, de l'école, des copains, de ses souvenirs de chasseur (dans l'armée de l'air), de la vie...

Lors de nos quelques plages de silence (parce qu'il m'arrivait quand même parfois de me taire), nous regardions les pêcheurs, debout sur leurs pirogues, lancer leurs filets. D'autres fois, nous apercevions le dos de quelques hippopotames qui se prélassaient au loin. Images de cartes postales.

J'attrapais quelques poissons, des makélélé (rien à voir avec le footbaleur) pour la plupart. Comme leurs nageoirs étaient piquantes, mon père les décrochait, la main protégée par son gant à ouvrir les huitres. Lui attrapait des "queues rouges", poissons ressemblant à de petites carpes.

Nous rentrions à la maison lorsque le soleil commençait à se coucher, fiers de nos prises encore frétillantes dans la bourriche. Mon père les donnerait le lendemain à Albert (je parlerai de lui dans un autre post) qui les emporterait chez lui pour préparer une soupe qu'il mangerait en compagnie de sa famille.

3 commentaires:

Marion L. a dit…

Ah! Tu n'as pas envie de retourner en Afrique ?

Camille a dit…

C'est un souvenir superbe. Plus le temps passe, et plus je me dit que j'aurais adore etre expatriee etant enfant. C'est presque magique. Et meme question que Marion, quand tu penses a ca, t'as pas envie d'y retourner ?

Kallio a dit…

En fait, je ne suis pas certaine d'avoir envie d'y retourner parce que ça ne correspondra pas au Tchad que j'ai connu.

Beaucoup de choses ont changé, mon regard aussi et je n'ai pas envie d'être déçue.

Mais pourquoi pas aller au Sénégal, où je suis née et dont je ne me rappelle pas.

En tout cas, si je pars en Afrique, ce sera pour un voyage d'agrément, pas pour y vivre.